10/23/2018 1 Commentaire Cafés serrés nuits blanches CS NBFinaliste au prix de poésie Radio-Canada 2017Ta chemise trop blanche brûlait dans le soleil tu regardais par la fenêtre Cafés serrés nuits blanches rires larmes retrouvailles Tu brosses tes dents tu craches et j'aime jusqu'au son de ton crachat Boston deux jours à nous circuit fermé front brûlant fond d'impasse Dix ans déjà notre rencontre fortuite au fond des bois Étendus sur le deck biches aux aguets nuits fraîches gestes gauches Dans l’immédiateté en un seul souffle l'histoire de ta mère ton âme soeur Disparue depuis si longtemps vivante entre tes lèvres Cafés serrés nuits blanches prendre racine figurer ton passé casser nos apparences
Ta peau cuivrée apprentissages chutes failles étreintes séparations Cinq états américains quatre provinces canadiennes entre nous Kilomètres de bandes magnétiques le micro attaché à ma chemise Tu te faufiles avec moi métro toilettes garderie On jongle avec les décalages nos montres s’affolent lames de fond algues inextricables Santa Fe ocre des murs chaleur sèche travail sur nos ordis dialogues écourtés Tu t’habilles de fripes et j’aime jusqu’à cette décoloration de tes vêtements Colorado ambiance feutrée dîner marocain écarlate des coussins de soie Toujours tes mains sur moi épaules cuisses cheveux Longtemps tu les brosses je m'endors je t’enlise je suis ton enfant Tu es ma famille mon port avenir ou pas logique futile Des hommes des femmes traversent ta vie tes draps Se collent à ta peau salée partagent tes déjeuners Dis-moi tout même si ça fait mal ne dis plus rien pars reste revient Cafés serrés nuits blanches chuchotements cris étouffés larmes écrasées léchées Ta langue sur mes craintes ta tête sur mon épaule Funambules de nos propres vies déjà vingt ans certitudes balbutiements Vingt ans d'attentes de confusion de lumière de deuils de complicité Tu vieillis et j’aime jusqu’à chacune de ces craquelures Un voyage dans ma famille je t'invite t'implore viens avec moi Un non sans retour pas d’officialité je t’en prie Un an plus tard vertige tu voudrais m'épouser Ta voix cassée je ne sais plus l’autobus avale mes au revoir Dépliés défroissés enragés abîmés régénérés détendus vibrants allégés Toujours remettre le compteur à zéro Ton fils ma fille les enfants au milieu de nous fébrilité débordante Nos fibres parentales inchangées immuables folles randonnées En bateau d'une île à l'autre dans ton van retapé petite maison roulante Répertoire de chansons épuisé à endormir les enfants otites à répétition Cafés serrés nuits blanches livres d’images tendresses Mowgli dans la jungle Tu files dans des motels avec je ne sais qui je ne sais quand Tu te fixes tu t'investis tu accompagnes liaisons sérieuses Nos amis nos amants nos amoureux nos compagnons Pas de modèle pas de norme plus de crainte pacifiés Tu hais les coiffeurs et j’aime jusqu’aux découpes aléatoires de tes mèches folles Trente ans déjà pas une promesse à faire à tenir à reconsidérer à nier Tu sonnes à la porte je cours je crie je saute dans tes bras les voisins sortent je n’ai pas d’âge tu me l’as pris Tu ris tu m'étouffes tu t'étends près de moi tu sombres dans la nuit Soulés de nos musiques de nos mots je détache les boutons de ta chemise tu enlèves l’élastique qui retient mes cheveux Aucune intention no man’s land Puzzle reconstitué nos corps lourds nos bagages posés Presque tricotés des mêmes cellules un genre de fratrie sans merci Je suis ta voiture du regard elle se fond dans l'horizon la neige a neigé On va s'écrire s'appeler par nécessité par désir par hasard par insomnie Ta chemise trop blanche brûlait dans le soleil tu regardais par la fenêtre
1 Commentaire
Jocelyne
7/2/2022 03:09:50 am
J’ai lu celui-ci.
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